lundi 6 juillet 2009

GENERIQUE > Forçage

Le générique, force faible d'intervention sur les savoirs. Grâce au générique la philosophie peut recevoir des prédicats qui ne forcent pas sa nature car le générique est force-sans-forcer, force-de-transformation sans-transformation de soi…
Le forçage générique provient de cette force faible que peut l’idempotent : l’Homme se destine au monde comme Etranger, bord a priori qu’est l’Autre-que, de sorte que le tort minimal fait à la philosophie est d’intervenir auprès d'elle au nom du Futur-en-personne.
La démarche se fera toujours en deux temps. Un : dégager l’Homme de la représentation philosophique, lui proposer comme nouvelle posture l’a priori générique. Deux : introduire un sujet lui-même générique, forçant la représentation philo-épistémologique à se transformer.

2008

GENERIQUE > Mi-lieu

La "circulation philosophique" est un système à double duplicité : empirico-transcendantale et transcendantale-réelle. La philosophie constitue un cercle parfait (au-delà des touts particuliers qu'elle engendre, les systèmes) puisqu'elle tourne en (voire sur) elle-même.
Mais il existe une circulation générique des biens et des connaissances de type non-philosophique et non-marchande : une circulation non-circulaire, universellement locale et sans-rapport avec le marché.
Il faut concevoir le Mi-lieu non comme une division du lieu, mais plutôt comme l'identité du Mi-, plus déterminante que le lieu lui-même et synonyme d'unilatéralité.

L'unifacialité de la connaissance générique doit être décrite comme un "entre-deux-implié", un Mi-lieu soustrait d'un pli ou d'une dualité philosophique.
Le style « implié » de la science générique est celui d’un universel simple, un espace a priori adjacent au Vécu ne reformant pas une intériorité auto-dévorante. La philosophie est une amplification monstrueuse de l’expérience, la science générique sera une implification du capital philosophique.
Le générique rassemble le philosophique et le scientifique au Mi-lieu des extrêmes, dans le Sujet.

2008

CONNAISSANCE > Unifacialité

Premier moment : réduire le sur-Tout de l'Un-de-l'Un en indempotence de l'Un-en-Un.
Second moment : tenir le Vécu immanent pour une gnôsis non transcendante, un savoir qui ne se sait pas.
Il ne faut pas voir dans la connaissance générique un "reflet" du Réel (thèse matérialiste), mais plutôt un a priori lui-même vécu faisant bord, unilatéralement, pour le monde et la philosophie.
L'ordre de l'a priori ou du bord unifacial, en tant que connaissance, n'est pas moins immanent que l'Un-en-Un bien que celui-ci s'en distingue en tant que Réel.
Bien que les "philosophies de l'immanence" confondent celle-ci avec une intériorité ou un plissement, l'immanence réelle se définit comme ce qui est radicalement implié et impliable.
Une constante générique est donc un Tout unilatéral dé-duit de la philosophie et pour celle-ci mais déterminé de façon immanente par le seul Vécu. Le générique a pour effet sur le Tout de la philosophie de le marginaliser, de le réduire littéralement au bord de l'humain.

2008

GENERIQUE > Soustraction

L'a priori générique est soustrait-sans-soustraction, c'est-à-dire qu'il n'ajoute rien au réel pas plus qu'il n'augmente le savoir ; il se contente de transformer ce dernier comme vérité en-dernière-instance, ou vrai-sans-vérité. Le soustractif philosophique, lui, n'est qu'une procédure mixte s'ajoutant au Logos qu'il prétend transformer.

2008

GENERIQUE > Homme-en-personne

On distingue la validité générique et l'autorité philosophique. L'Homme-en-personne détermine une validité mais non une autorité ; le savoir comme pouvoir reste le fait de la philosophie.
"Générique" n'implique nullement un engendrement indéfini d'énoncés vrais à partir des axiomes : on pose, plus radicalement que Gödel, la non-suffisance de l'axiomatique, et l'impossibilité réellement humaine (plus seulement logique) de l'auto-fondation du savoir.
Un axiome générique n’est que l’expression de l’Homme-en-personne, lui-même axiome vécu et cause immanente du Sujet qui l’énonce.
La confusion traditionnelle de l'Homme-en-personne et du Sujet empêche l'émergence du générique et d'une véritable égalité des humains en-dernière-instance. Rappelons que l'Homme-en-personne et sans-Sujet n'est pas soluble dans l'Existence, sauf à exister justement comme Sujet-Etranger.

2008

GENERIQUE > Matérialité

Exemple d'un traitement symptomatologique générique : comme on sait la base matérielle de Marx est Force de Production, mais justement celle-ci n'est pas encore générique en tant qu'associée dialectiquement aux Rapports de Production. L'homme générique comme vécu idempotent n'est pas lié à, il représente cette nouvelle base productive idempotente que constituent ensemble les forces productives et les rapports de production. L'Homme générique, sous la forme d'un sujet, a soustrait sa matérialité propre au contenu mixte du symptôme (marxiste en l'occurrence).

2008

GENERIQUE > Universalité

Le premier caractère de l'être-générique est son étrangeté, sa capacité à recevoir une universalité autre que la sienne d'origine, la fonction ajoutée constituant un savoir générique étant précisément son usage unilatéral.
Il possède une fonction d'a priori qui lui permet de produire un Tout "simple" distinct du sur-Tout philosophique (le sur-Tout est l'autre nom du système totalisant/détotalisant de la philosophie et de l'épistémologie, leur volonté de puissance même).
Le générique est l'individu qui revendique l'universel dans la finitude, qui résiste aux sirènes de l'absolu et du sur-Tout. Ce n'est pas davantage l'individu des singularités extrêmes critiquant l'identité, mais une autre expérience de l'identité.

2008

GENERIQUE > Idempotence

L'addition idempotente est une fonction générique exemplaire. Pour l'élaboration du concept de générique, un premier axiome directeur est la constante du Réel-Homme, soit l'immanence comme propriété principale de l'addition idempotente. Le deuxième axiome redéfinit l'idempotence comme opérateur vécu, vécu sans-sujet. Le troisième axiome concerne l'articulation de l'idempotence sur un objet transcendant : articulation elle-même immanente donc unilatérale, transformant la cible en objet unifacial.
En résumé, le générique : 1) est individué sur le mode de l'Un-sans-Tout, 2) porte sur une sphère a priori universelle, la transcendance unilatéralisée, 3) procède en soustrayant un unique côté de la transcendance biface.

2008

GENERIQUE > Interdisciplinarité

Il ne s'agit pas seulement de clarifier le concept de généricité mais de créer les conditions de possibilité d'une science générique.
Une science générique se caractérise comme une force-d'intervention interdisciplinaire foncièrement étrangère (aux savoirs concernés) ; la force du générique est la force-d'insertion de l'Etranger, en tant que nouveau type d'universel, dans une communauté constituée.
L'intérêt d'une science générique serait d'intervenir auprès des disciplines complexes, comme l'épistémologie ou l'esthétique, elles-mêmes massivement investies par la philosophie
L'investissement du générique dans les sciences se fait sans forçage et surtout sans recherche de plus-value philosophique. Le générique se contente de mettre en place une double causalité, occasionnelle d'une part sur la base des symptômes philosophico-scientifiques existants, "humaine" d'autre part en fonction de la détermination en-dernière-instance du sujet scientifique.
Le générique vaut univoquement pour toutes les disciplines et toutes les philosophies, mais en préservant leur autonomie relative ; son apport n'est pas de fondation ou de fécondation, mais purement de service et, indirectement, de transformation. C'est avant tout une arme pour lutter contre les apparences transcendantales, constituées par les mélanges philosophico-scientifiques.
L'intervention générique, quoiqu'interdisciplinaire, n'est pas une traversée ou une diagonale archéo-épistémologique, elle reste unilatérale car elle s'effectue précisément sur le bord unilatéral (ni intérieur ni extérieur) de chaque discipline. Etrangeté vraiment radicale, l'unilatéralité ne doit pas non plus être confondue avec la marginalité complice.
Le concept d'interdisciplinarité est lui-même transformé par la présence de cet Etranger qui ne se plie pas et qui se tient simplement au mi-lieu. S'appliquant à une division quelconque dans l'ordre philosophique, une identité générique n'est pas une moyenne ou une "solution" mais un mi-lieu.

2008

GENERIQUE > Suffisance

Il est possible d'unifier à l'intérieur d'une pensée-science les deux sources principales du générique. La première source est l"homme générique" de Feuerbach qui conteste l'universalisme abstrait et tente même, sous des auspices encore trop religieuses, de se démarquer de La philosophie. La seconde source est d'ordre technico-scientifique : elle concerne d'une part un certain usage plus "modeste" des sciences, une circulation des savoirs dépourvue de toute volonté fondatrice, hégémonique ou réductrice ; d'autre part elle se rapporte à des produits comme on dit "dégriffés", ayant acquis une certaine "généralité" au détriment de la suffisance et de l'unicité de la "marque".
Le générique possède une vertu critique et désensorcelante à l'égard des objets, allant bien au-delà de ce que dénonce Marx sous le nom de "fétichisme". Le ressort de celui-ci n'est pas seulement idéaliste ou théologique mais plus globalement philosophique, dans la mesure où une philosophie quelle qu'elle soit ordonne structurellement les idées et les choses vers un Tout ou un Absolu, celui de leur/son auto-justification. Or le générique se présente comme la contestation radicale de cet ordre en ne reconnaissant le Tout que dans le genre et la spécificité.
Le projet est de transformer les deux sources-symptômes (philosophique et scientifique) du générique afin d'en révéler l'identité simplement humaine.

2008